Rassegna Stampa

Ultimi Romantici. A la rencontre de Skoll, chanteur phare de la scène identitaire italienne [interview]

Testata: BREIZH INFO

Data:2016 marzo 2016

Tipologia: Intervista

Locazione in archivio

Stato:Solo testo
Locazione: ASMA-Archivio digitale RS,Web/Breizh Info,Breizh Info 2016-03-16

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16/03/2016 – 05h00 Milan (Breizh-info.com) – Skoll est un chanteur – compositeur de musique identitaire italienne. De son vrai nom Federico « Skoll » Goglio. Apparu dans les années 2000, résolument rock mais également chanteur à texte, Skoll se situe dans la mouvance que l’on a appelé Musique alternative de droite, ou musique identitaire et qui a apporté, essentiellement à l’Italie, un répertoire musical professionnel, gigantesque, mais réprimé par les autorités et censuré par les médias dominants. Si aujourd’hui, les groupes phares de cette scène musicale s’appellent Skoll, Bronson, Zetazeroalfa, ou encore Ultima Frontiera, il y a quelques années, leurs « ancêtres » s’appelaient Massimo Morsello, Hobbit, Gabriele Marconi ou encore 270 bis.

A l’occasion de la sortie d’un clip musical intitulé « Ultimi Romantici », nous avons interrogé le milanais Skoll, artiste de talent, aux chansons poignantes, évoquant tour à tour l’amour, Mishima, la révolution irlandaise, l’insurrection italienne et la résistance italienne à l’impérialisme, Eva Peron ou encore Brigitte Bardot .
Les occasions de le voir jouer en France sont particulièrement rares – il a toutefois joué un concert en Normandie, un autre à Paris il y a quelques années – mais il se murmure qu’il pourrait donner un concert en Bretagne d’ici quelques trimestres …

Breizh-info.com : Qu’est ce qui vous a fait vous lancer dans la musique ?

Skoll : Je joue depuis l’âge de 16 ans. Quelques années après j’ai commencé à penser à un vrai projet musical parallèlement à mon intérêt pour la musique plus engagée, moins commerciale. Quand nous étions au lycée nous écoutions des groupes plus «underground» comme Amici del Vento mais les dernières œuvres de Massimo Morsello tracèrent une voie : produire une musique aux niveaux commerciaux sans toutefois tomber dans la banalité et la conformité de la musique d’aujourd’hui.

J’ai bien connu Massimo Morsello dans la dernière année de sa vie. Nous avions de nombreuses idées en commun sur la musique non-conformiste. J’ai donc simplement suivi ces convictions et j’ai commencé à m’exprimer par la musique.

Breizh-info.com : En quelques années, vous avez sorti onze albums, d’une qualité équivalente. Comment faites vous pour tenir ce rythme de production ?

Skoll : Le début est toujours facile, il l’est pour quasiment tous. La différence réside dans la sensibilité de composer, de cueillir le moment de l’inspiration, de concrétiser les émotions et de rendre l’auditeur participatif. Évidemment, mais ça va sans dire, il n’est pas question de technique, de talent ou de préparation particulière: si la musique n’émeut pas, substantiellement, elle n’existe pas.

Cela dit, pour émouvoir, il est nécessaire d’avoir une prédisposition qu’évidemment certains ont et d’autres pas. En plus de cela, il faut une constance d’acier; si tu crois en ce que tu fais, tu dois le faire jusqu’à ce que tes forces et tes possibilités te le permettent.

La musique, dans cette optique qui est la mienne, n’est pas un exercice artistique comme fin en soi mais plutôt un style de vie, une militance, une quasi vocation. Seulement ainsi, avec cette conviction, tu peux faire de la musique sans intérêts économiques pendant près de 20 ans, une dizaine de disques et environ 25 concerts par an. (J’ai perdu le compte, mais je pense que jusqu’à aujourd’hui j’ai du faire plus de 350 concerts)

Breizh-info.com : Vous vous définissez comme étant un groupe identitaire italien. Parlez nous de la scène identitaire italienne. Ses origines, ce qu’elle est devenue aujourd’hui ?

Skoll : La musique identitaire italienne est un phénomène gigantesque même s’il est quasi méconnu. C’est le paradoxe du phénomène musical underground le plus grand d’Italie des années 70 à nos jours, et qui est aujourd’hui le plus censuré, dénigré et ignoré. Je m’engage quotidiennement, par ma musique à rompre ce mur du silence. C’est clairement la bataille de Don Quichotte contre les moulins à vent. Mais je persiste, je tombe, me relève, tombe de nouveau et me relève de nouveau. Je crée de la culture, car l’identité c’est défendre et créer de la culture. C’est un fait concret, un principe vivant qui se compose d’histoire, de racines, de spécificité nationale, de diversité.

Le tricolore italien nait du Risorgimento, d’une idée intégrale de société que je chante à travers mes chansons (même lorsque je parle d’hommes et de femmes qui ne sont pas italiens). L’exaltation du sacrifice et des hommes qui se sont donnés à une cause est l’histoire vivante, concrète – l »une des idées fondamentales de Mazzini ( idée ensuite reprise durant les années de la première guerre mondiale et développée par le Fascisme) – d’une société «communauté» faite de devoir, contrastant avec une société individualiste faite de droits.

C’est le concept même de nation. Aujourd’hui il s’est perdu à tous les niveaux. Même la musique, dans un cadre général plus large peut contribuer à cette bataille culturelle. C’est ça l’identité.

Breizh-info.com : Parlez nous de votre dernier clip, ultimi romantici. Qu’est ce que vous avez voulu raconter dans ce clip ?

Skoll : La chanson fait partie de mes chansons plus intimes, plus personnelles. Je pense que la faiblesse de la musique d’amour commerciale n’est pas seulement due à la faiblesse de la thématique. Le problème n’est pas de chanter l’amour, le problème est de chanter une invention, un artifice, un sentiment qui n’est pas vécu. Le problème c’est la banalisation d’une thématique.

«Ultimi Romantici» est un texte ironique mais qui ne fait pas rire, un texte long, autobiographique, souffert, vécu à fleur de peau de la première à la dernière parole. La plus grande satisfaction à été de recevoir de nombreux messages qui disaient: «Je ne sais pas comment tu as fait mais avec « Ultimi Romantici » tu as écris l’histoire de ma vie sentimentale.» Le clip à nécessité un travail long et fastidieux. Nous l’avons tourné en 4 sets différents et éloignés les uns des autres, avec des personnes différentes.

Il a fait l’objet d’une production de niveau professionnel. L’idée est la même que pour ma musique: faire un travail de niveau professionnel ou alors éviter de le faire.

L’histoire présentée dans ce clip est une histoire très diverse, représentée comme un choix, une bifurcation. On y voit deux femmes très différentes, une plus élégante, plus féminine, plus sensuelle, l’autre est une combattante, une fille qui lutte et affronte la vie « de la tranchée ».

La première symbolise la féminité (mais aussi la haute bourgeoisie) la seconde symbolise la lutte quotidienne. Laquelle choisir. Chacun peut lui apporter sa propre réponse.

Une curiosité: nous avons tourné certaines scènes dans un grand hôtel, reproduisant ironiquement une scène fameuse du film « 007 Casino Royal ». Il n’a pas été facile de trouver un hôtel avec de telles caractéristiques pour tourner cette scène; en particulier avec une douche aussi grande !

Breizh-info.com : Etes vous proches d’une organisation politique comme Casapound ? Vous jouez souvent des concerts de soutien pour différentes causes ?

Skoll : Ça peut peut-être paraître étrange mais Skoll n’est pas directement lié à une organisation politique. Je ne fais pas de politique dans le sens strict du terme.

Je crois cependant que diverses sensibilités, diverses capacités, divers talents, diverses compétences doivent confluer dans un front commun contre la désolation de l’époque actuelle. Chacun joue sa partition, chacun fait ce qu’il sait faire.
Chacun se met ainsi au service d’une cause fondamentale. Ce qui compte c’est la dévotion et la cohérence.

Skoll n’est pas adhérent à un ou des partis politiques mais curieusement, c’est le seul chanteur de l’histoire italienne à avoir été condamné – en première instance – à 30 jours de prison pour un délit d’opinion.( apologie du fascisme ) ! Le seul de l’histoire italienne. Le motif? Avoir appelé le« Presente », un rite militaire, pour commémorer le héros de guerre Carlo Borsani, médaille d’or de l’armée italienne.

Breizh-info.com : Quelles sont vos références musicales ? On sent chez vous une évolution à chaque album ?

Skoll : Je fais du rock. On retrouve dans ma discographie, différentes variations de rock ; lors des concerts je privilégie quasi exclusivement la forme acoustique. J’aime changer mais sans perdre les caractéristiques fondatrices de ma musique. Le prochain disque dont la sortie est imminente sera une surprise. Une pure «Anthologie électronique», un disque né de la collaboration avec un groupe de musique électronique; TourDeForce. Ce sera un disque musicalement extrême; électronique avec des sonorités indus. Ce sera un disque unique dans ma discographie, un Skoll «special edition». La tournée sera elle aussi unique et électronique. On s’amusera.

Breizh-info.com : avez vous le projet de venir faire des concerts en France ?

Skoll : À être sincère, ces dernières années je me suis concentré sur la scène italienne. Évidemment ma musique est une communication basée sur un message qui n’est pas seulement musical. Perdre le sens de mes textes et également les dégradés du langage (ce n’est pas toujours facile de traduire à partir de l’italien ce que j’écris) est très limitant pour qui écoute. Ceci étant, même si j’ai déjà joué plusieurs fois en France, je ne veux certainement pas exclure l’idée d’y retourner.

Propos recueillis par Yann Vallerie

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Crédit photo : DR
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