UN CHAMP
Anno:
Gruppo: CRÈVE TAMBOUR
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Au commencement était un pauvre champ
Vaste comme le monde et triste comme lui
L'hiver en vents glacés, l'été gorgé de sang
Et juste en son milieu un regard ébloui.
L'homme contemplait le sol et voyait son destin
Plongeant les mains dans la boue, il en fît des sillons
D'un blé rare mais glorieux naquirent de fols festins
Qui enivraient les corps tels d'inquiétants poisons.
Les pluies de larmes et colère ne s'éloignaient pas
Mais, toujours, la violence du labeur les asséchait
Un ciel nouveau couronnait chaque trépas
Et le soleil des cimetières au matin renaissait.
Mais un jour de cette terre cruelle l'homme se lassa.
Avec fièvre alors il la couvrit de pierres et de béton
D'immenses totems de fer s'élevèrent avec fracas
A leurs pieds les hommes ivres sacrifièrent la raison.
Etourdi du vacarme que partout il semait
Séparé des étoiles par trop de songes creux
Négligeant les racines et moquant le sacré
L'homme nouveau crut pouvoir être heureux.
Oublieux des aînés, dévorant ses enfants
Entassant des sacs d'or sur des tas de purin
L'homme assoiffé de mirages clinquants
Dans chaque nouvelle impasse croyait voir un chemin.
A la fin il n'y eut plus qu'un pauvre champ
Vaste comme le monde et triste comme lui
L'hiver en vents glacés, l'été gorgé de sang
Et juste en son milieu un vieux cadavre enfoui.
Vaste comme le monde et triste comme lui
L'hiver en vents glacés, l'été gorgé de sang
Et juste en son milieu un regard ébloui.
L'homme contemplait le sol et voyait son destin
Plongeant les mains dans la boue, il en fît des sillons
D'un blé rare mais glorieux naquirent de fols festins
Qui enivraient les corps tels d'inquiétants poisons.
Les pluies de larmes et colère ne s'éloignaient pas
Mais, toujours, la violence du labeur les asséchait
Un ciel nouveau couronnait chaque trépas
Et le soleil des cimetières au matin renaissait.
Mais un jour de cette terre cruelle l'homme se lassa.
Avec fièvre alors il la couvrit de pierres et de béton
D'immenses totems de fer s'élevèrent avec fracas
A leurs pieds les hommes ivres sacrifièrent la raison.
Etourdi du vacarme que partout il semait
Séparé des étoiles par trop de songes creux
Négligeant les racines et moquant le sacré
L'homme nouveau crut pouvoir être heureux.
Oublieux des aînés, dévorant ses enfants
Entassant des sacs d'or sur des tas de purin
L'homme assoiffé de mirages clinquants
Dans chaque nouvelle impasse croyait voir un chemin.
A la fin il n'y eut plus qu'un pauvre champ
Vaste comme le monde et triste comme lui
L'hiver en vents glacés, l'été gorgé de sang
Et juste en son milieu un vieux cadavre enfoui.